Des enseignants plaident pour la réouverture de l’Ecole nationale Caroline Chauveau
L’Ecole nationale Caroline Chauveau est actuellement occupée, non pas par ses élèves, mais par des déplacés de Carrefour-Feuilles, Fort-National, et Solino. Les déplacés se sont installés dans l’établissement en raison des violences dans leurs quartiers, mettant ainsi en veille les activités scolaires.
Léonard Julien Étienne, professeur de mathématiques, appelle le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle (MENFP) à intervenir. “Nos élèves sont impatients de retrouver leurs salles de classe”, déclare-t-il. Selon lui, pendant que des écoles dans des régions comme Delmas et Pétion-Ville ont déjà repris leurs activités, plus d’une dizaine au centre-ville restent inopérantes.
Les déplacés, au nombre de plusieurs dizaines, se sont réfugiés dans ce camp du Champ de Mars après avoir été chassés de leurs quartiers par des gangs. Bien que diverses organisations civiques les soutiennent, leur aide reste insuffisante.
Des brigadiers de la Protection civile surveillent le site, collaborant avec des entités telles que l’Initiative pour le Développement des Jeunes (IDEJEN). L’IDEJEN, en particulier, a entrepris des efforts pour sensibiliser les résidents du camp aux risques du choléra, un risque accru par les conditions précaires du site. Christ Stephane Depaine, de l’IDEJEN, insiste sur l’importance d’informer ceux qui sont hébergés sur les menaces pour la santé dans l’établissement.
Un rapport récent de la Protection Civile (DPC), daté du 25 septembre, fournit une vue d’ensemble alarmante : en moins d’une semaine, 32 045 déplacés ont été recensés à travers le pays. Parmi eux, 28 286 proviennent de Carrefour-Feuilles et 3 759 de Tabarre. De plus, la violence croissante dans les communes de Saut-d’Eau et de Mirebalais a poussé près de 250 familles à quitter leur domicile.
Étienne critique vivement l’inaction des autorités, qui, selon lui, n’ont pas pris les mesures nécessaires pour reloger ces déplacés et ainsi permettre la reprise des cours.
Face à cette situation complexe, il est évident que des actions concertées des autorités, des institutions éducatives et des organisations de la société civile sont nécessaires pour assurer une reprise normale des activités et garantir la sécurité et le bien-être de tous.