Partie 1 : En guise de revue de littérature
1. Introduction
Les dispositifs organisationnels étendus et complexes finissent par créer des pesanteurs qui vont à l’encontre des objectifs admis par tous : générant ainsi du gaspillage, de l’inefficacité et des blocages systémiques. Dans le secteur de l’éducation, une administration déconcentrée assure certes, une présence sur l’étendue du territoire, mais le cantonnement au strict secteur de l’éducation vient créer de nouvelles barrières. Le Plan Opérationnel d’éducation (2010-2015) prévoit que : << Au niveau local, dans une double perspective de décentraliser des services éducatifs et d’associer les collectivités territoriales à la gestion de l’école fondamentale, le Ministère à travers les DDE prendra les dispositions opportunes pour la création et la mise en place, dans chaque commune, d’une Commission Municipale d’Éducation (CME) >>.
Cette disposition jette les bases d’une véritable décentralisation de l’Éducation puisque la responsabilité de l’entretien des bâtiments scolaires, du recensement des enfants en âge d’aller à l’école et du suivi de la mise en application de la gratuité scolaire sont dévolus à la CME. Ces dispositions ont toutes des conséquences au plans de l’efficacité administrative, la gestion des moyens financiers et, même, la dimension de l’apprentissage.
Cet article propose de passer du niveau du souhait et de la prescription à celui de l’opérationnalisation et du fonctionnement effectif des CME. Pour réaliser ce passage, il est important de définir une stratégie d’intervention comportant des étapes bien précises tout en n’étant elles-mêmes exhaustives. Cependant, cette stratégie implique, en amont, une connaissance du rôle de la commune dans d’autres systèmes scolaires et une description du dispositif organisationnel de la décentralisation du système scolaire en Haïti.
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