Dans deux jours, soit le 20 octobre prochain, ce sera la journée mondiale de la statistique, et les décideurs haïtiens de la gouvernance publique et d’entreprise se mobiliseront pour célébrer cette journée. Et pour cause, car on sait qu’il y a un lien fort entre statistique et décision. C’est donc le moment de faire le bilan des impostures décisionnelles en œuvre dans toutes les organisations en Haïti, puisque ce sont ces décisions défaillantes qui valent à ce pays ses attraits shitholiques et qui font fuir toute la population vers d’autres ailleurs.
Au-delà de toutes les pseudos évaluations que peuvent mettre en place les ONG, les agences internationales (UNDP, USAID, etc…), les institutions publiques et privées du pays pour prouver qu’elles ont un processus décisionnel qui donne de l’importance à la statistique, le meilleur indicateur pour évaluer la valeur de ce processus est dans la force des liens des Haïtiens éduqués et de ceux qui gouvernent les institutions avec leur pays, leur société, leurs institutions.
Quand tous les artifices du renforcement institutionnel, toutes les réformes politiques d’un pays sur 35 ans conduisent à l’impuissance collective devant un gangstérisme d’État, il ne fait aucun doute que le processus décisionnel de ce pays est défaillant. On pourrait aussi trouver un autre indicateur pour prouver l’insignifiance du processus décisionnel haïtien : Pourquoi un ministre de l’éducation ou un cadre technique de ce ministère, un recteur d’université ou des professeurs doivent-ils mettre leurs enfants dans des écoles étrangères s’ils avaient confiance dans la qualité de leur gouvernance éducative ?
La question mérite réflexion, car la réponse engage et responsabilise. Et ce n’est pas une journée de célébration de la statistique qui va changer cette évidence. Nous promettons de revenir sous peu avec un texte conséquent que nous soumettrons à quelques médias qui assument leur rôle citoyen dans la formation de l’opinion publique en l’habituant aux raisonnances des idées libres, indépendantes, non subventionnées et à contrecourant de la pensée simplifiante. Dans ce texte, nous apporterons la preuve épistémique , pragmatique et éthique de l’imposture décisionnelle en œuvre en Haïti et le mythe de la statistique comme outil de preuve et de bonne gouvernance.