LA RÉFORME BERNARD: UNE RÉFORME PÉDAGOGIQUE

Une présentation du professeur Gus Serge POMPILUS

En 1979, Joseph C. Bernard, Titulaire du Ministère de l’éducation nationale, a initié l’une des réformes les plus importantes et complètes du système éducatif du pays.  Et celle-ci ne pouvait être passée sous silence lors de cet atelier sur la Transformation du Système Éducatif Haïtien à travers la Réforme curriculaire.

C’est au Professeur Guy Serge Pompilus, qu’est revenue la tâche d’en dessiner les grandes lignes à l’auditoire. Dans son intervention, le Professeur a  présenté les prémices de cette réforme qui se voulait d’offrir les mêmes chances à tous, de prendre en compte le rythme d’apprentissage, d’utiliser  le créole comme langue d’enseignement, de lier ce qui s’apprend à l’école à l’environnement social et économique de l’élève afin de lui permettre de participer de façon consciente, responsable, compétente et productive à la vie de sa communauté comme citoyen. Il a également mis en évidence, certaines innovations pédagogiques de la réforme :  à savoir  la réorganisation de la structure de l’enseignement en mettant en place l’école fondamentale de 10 ans composée de 3 cycles : le 1e de 4 ans, le 2nd de 2 ans et le 3e de 3 ans;  l’utilisation de nouvelles méthodes; le passage automatique à 2 niveaux : 1e– 2e AF, 3e– 4e AF, 5e– 6e AF ;  la modification des méthodes et stratégie d’évaluation; l’orientation en fin de second et de troisième cycle; la redéfinition de  l’enseignement du secondaire; la mise en place d’un dispositif de pré apprentissage ; l’introduit de l’apprenant au monde en partant de sa réalité locale; l’élaboration de matériels didactiques adaptés. Tout ceci, non sans la formation de tous les acteurs de la communauté éducative : enseignants, inspecteurs, directeurs ainsi que la création de dispositifs de formation spécifiques  tels l’IPN, le CPR et les Écoles Normales.

Selon le Professeur Pompilus, cette réforme, très en avance sur son temps, est apparue dans un écosystème hostile. En effet, elle était en contradiction avec l’idéologie dominante, élitiste, de l’époque. Car, elle bousculait l’exclusion historique qui a toujours sévit dans le pays. Ajouté à cela, l’éternelle conjoncture d’instabilité politique et la question du financement et de la dépendance lui étaient des plus défavorables.

Dans sa conclusion, le professeur a relevé quelques leçons importantes à tirer de cette expérience pour les réformes futures en soulignant le rôle primordial de la communication permanente, de l’alignement du pédagogique, de l’administratif et du politique,  de la codification de réforme par un texte de loi, de la mise en place de dispositifs institutionnels pour penser la pédagogie au quotidien, pour favoriser la concertation des parties prenantes et gérer le changement.

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