L’année académique 2022-2023 n’a pas été une partie de plaisir tant elle a été jonchée d’obstacles pour les éducateurs, les parents et les élèves. Même la semaine d’examen officiel pour les élèves de SN4, la semaine prochaine, s’annonce compliquée avec la grève des syndicats de transports en commun qui veulent contraindre le gouvernement à réduire de 40% les prix des produits pétroliers à la pompe.
La semaine écoulée, le gouvernement avait annoncé une réduction de 10 gourdes du prix de la gazoline, passant de 570 à 560 gourdes par gallon à la pompe. Le prix du diesel a été réduit de 50 gourdes, passant de 670 à 620 gourdes par gallon. Une baisse de 50 gourdes a aussi été annoncée sur le prix du kérosène. De quoi soulever la colère des syndicalistes et les moqueries des membres de la population qui exigent une baisse considérable des prix des produits pétroliers par rapport au marché international.
A la fin de l’ultimatum de 72 heures des syndicats de transports au gouvernement pour réduire davantage les prix des carburants, ils annoncent trois jours de grève pendant la semaine d’examen, soit les 31 juillet, 1er et 2 août 2023. Un choix de boycotter les examens officiels de fin d’étude secondaire prévus du 31 juillet au 3 août 2023. Des examens qui auraient dus déjà se tenir s’il n’y avait pas les mois de ‘’pays lock’’ au début de l’année scolaire pour protester contre l’importante augmentation des prix des carburants. Certains individus en avaient profité pour incendier et piller des écoles et d’autres institutions.
Le début de l’année scolaire programmé pour le mois de septembre avait finalement eu lieu en janvier. En dépit de tout, des syndicats d’enseignants avaient trouvé le prétexte pour lancer un mot d’ordre de grève illimité dans les écoles publiques. Une grève qui a duré des mois. A cela, il faut ajouter les jours de classe perdus à cause des intempéries et de l’insécurité. Comme si cela ne suffisait pas, les syndicats de transports ne trouvent pas mieux que de lancer trois jours de grève pendant la période des examens officiels de fin d’études secondaires. Ils ont oublié que les trois mois de protestation de l’année écoulée n’avaient pas ébranlé le gouvernement. La hausse des prix des carburants avait été maintenue.
Il est un fait que l’école haïtienne est prise en otage par les acteurs politiques et sociaux. De 1986 à nos jours, il est rare qu’une année scolaire ne soit pas perturbée pour une raison ou une autre. Dans ce cas, personne ne doit être étonné des conséquences.
Le ministère de l’Education et de la Formation professionnelle a déjà préparé le calendrier pour l’année scolaire 2023-2024. Pour la prochaine année scolaire, il est prévu 191 jours de classes de septembre 2023 à juin 2024. C’est très beau sur le papier, mais dans la réalité, eu égard des expériences passées, il faudra, sans doute, un second calendrier scolaire qui prendra en compte la réalité. Surtout que le gouvernement, si l’accord du 21 décembre n’est pas modifié, va devoir au cours de cette année lancer le processus électoral et le processus de changement de la constitution. Personne ne sait de quoi l’année scolaire 2023-2024 sera faite. On ne sait pas non plus le sort des candidats aux examens officiels de la semaine prochaine.
Par Jean Pharès Jérôme
Éditorial – 26 juillet 2023 | Le Nouvelliste